Il était une fois la petite galerie ambulante...

Encore pour quelques jours aux anciens abattoirs de Marseille, la "galerie ambulante" de Stéphane Guglielmet va rallier, ce samedi, la Joliette où va démarrer son nouveau projet.

Depuis trois ans, ce plasticien a transformé un véhicule utilitaire en mini salle d’expo itinérante. "C’est parti de manière informelle, explique-t-il. Face au refus des galeristes d’exposer mon propre travail, j’ai eu comme un ras le bol. J’ai commencé par monter des expos sous un abri de jardin pliable, qui tenait dans un sac de sport". Des 15 ans du théâtre de la Minoterie à la Fête du Panier, Stéphane se fait favorablement remarquer. "J’ai ensuite acquis le fourgon par hasard." Epaulée par le Fonds régional d’art contemporain, son association Art’cessible cible son action sur les enfants pour mieux drainer les parents. "Il y a une attente du public, atteste-t-il. Notre travail est pédagogique, c’est un projet participatif". En 2003, la galerie ambulante a silloné jusqu’à Valence, Lyon et Grenoble. Cette année, le choix de l’œuvre s’est porté sur L’âne bleu, de Stephen Wilks. Cité Jean Jaurès, à Marseille, l’animal, sous la forme d’une grande peluche où l’on peut glisser petits mots, objets et photos dans sa poche ventrale, a déjà vécu au rythme de la scolarité des élèves au Canet. "A Saint-Barthélémy, aussi, des choses se mettent en place avec les enfants et un noyau d’enseignants".

Le futur périple, lié aux propres racines familiales de Stéphane, débute donc, ce samedi 4 à 10h, par une marche entre la place de la Joliette et le marché aux puces, avec Stephen Wilks en tête. S’en suivra le vernissage de l’expo, à 13h, à la galerie Tangente. En janvier et février 2005, L’âne bleu sera à Gardanne, du centre de soins palliatifs La Maison à la médiathèque, en passant par la Salle Bontemps. En février-mars, retour à Marseille, du Canet à Servières, de marche en centres sociaux. Le 4 avril, traversée du centre ville de Marseille, entre les écoles primaires Vauban Guadeloupe et Chabanon et la galerie du Tableau. Enfin, en mai-juin, le fourgon sillonnera une dizaine de villages du Queyras avant de rallier Turin.

Patrick Merle