L’art contemporain est au coeur du marché aux puces

Au beau milieu des antiquités, la galerie La Tangente se veut un tremplin pour des jeunes artistes contemporains.

Et pour bien marquer ce point, elle a confié sa première exposition à deux Marseillaises très jeunes et très contemporaines : Rose Sinno et Léa Forzani. Ce sont en effet deux amies inséparables qui s’opposent et se complètent autant dans l’art que dans la vie. Rose, 23 ans, est originaires des Vigneaux, village des Hautes-Alpes. Léa, 26 ans, vient des Yvelines, dans la banlieue parisienne.

Rose, c’est la rêveuse, mais paradoxalement aussi la méfiante. Par ses créations, elle veut montrer "des arrêts sur images d’histoires qui se trouvent entre le rêve et la réalité". A la Tangente, elle expose deux oiseaux en tissu - satin, coton, velours et dentelle - qui personnifient le roi et la reine des contes de son enfance. Léa, par contre, c’est l’optimiste vitale, dont les sculptures en verre thermoformé et en cuivre martelé représentent "une allégorie de la vie, un hommage aux énergies de l’univers qui se transmettent d’une personne à l’autre, d’un objet à l’autre, comme par un processus d’alchimie."

Les deux amies se sont trouvées, il y a cinq ans, à l’école supérieure des beaux-arts de Luminy - d’où elles sortent d’ailleurs fraîchement diplômées - et depuis, elles ne se sont plus "lâchées". Ensemble, elles ont ramassé des petits pois au Danmark, voyagé en Asie et partagé un atelier à Marseille.

Et même si, dans l’avenir, Léa espère "donner des cours en art plastique à des enfants, tout en apprenant à souffler le verre avec un artisan", alors que Rose attend la réponse d’un centre de bonnes sœurs à Oulan Bator pour partir en mission humanitaire, les deux amies ne comptent pas se séparer pour autant.

En attendant, la Tangente a ses propres desseins car outre le fait d’offrir un tremplin aux jeunes artistes marseillais, l’association veut aussi favoriser l’échange artistique avec les villes jumelées de Marseille. Et pour cause, trois des quatre membres fondateurs sont originaires de Hambourg, "une grande ville portuaire du Nord de l’Allemagne, dont la plupart des gens ignorent qu’elle est jumelée avec Marseille", comme le regrette Marianne Andresen, la secrétaire de l’association.

Qu’à cela ne tienne, la prochaine artiste invitée à exposer à la Tangente sera... hambourgeoise.

M.Ga.