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LA MARSEILLAISE

Dépasser le banal


Des jeunes couples non mariés qui se rencontrent à Alexandrie dans les lieux publics : un tabou mis en images par Brigitte Bauer


En ce début d’année 2005, deux expositions sont dédiées à la photographe allemande Brigitte Bauer. La première a lieu jusqu’au 27 mars à la galerie La Tangente, pour l’exposition "Privé-Public", série d’images prises à Alexandrie, qui présente le premier volet d’un travail en cours de réalisation. La deuxième exposition aura lieu à partir du 17 mars, jusqu’au 30 avril, à l’Atelier de visu, et présentera au contraire un travail abouti, "D’Allemagne", qui a déjà fait objet d’une publication chez Images en manœuvres.

Brigitte Bauer est initialement connue pour ses photographies en couleurs de la montagne Sainte-Victoire, et ses grands carrés de fleurs. Elle a poursuivi depuis sa réflexion sur le paysage contemporain à travers diverses séries consacrées aux espaces urbains et périurbains, avec des images de ronds-points, d’espaces verts, et notamment des images du port de Marseille en mutation, dans le cadre d’une commande liée au projet Euroméditerranée. Mais elle s’est également intéressée aux acteurs de ces lieux, les passants, les habitants et à travers eux elle s’interroge sur les codes qui sont à l’office dans ces espaces, les retranscrivant dans ses images. Ce développement permet à ce travail, au départ documentaire, de trouver une issue contemplative et ainsi dépasser le banal.

"Privé-Public", nouvelle série proposée à la Tangente, porte un regard sur un tabou, les jeunes couples non mariés qui se rencontrent à Alexandrie dans les lieux publics. Elle les photographie isolés, sortes de microcosmes qui happent l’espace qui les entoure. "Premières images d’Alexandrie, ces îlots dans la foule des rues : des couples, assis sur les bancs au bord de mer ou dans les parcs, des couples assis sur les murets. Des couples jeunes, mais pas toujours. Ils sont là à deux, penchés l’un vers l’autre un peu ou à peine. Ils se regardent, où regardent la mer, tournant le dos au monde. Les bancs avec les couples, bulles d’intimité au milieu de l’agitation de la ville".

F.J.

 

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