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Naïma Talbi



Naïma Talbi est née en 1974 en Algérie. Après une licence de psychologie sociale et une maîtrise de cinéma à Paris elle a travaillé pour Radio-France, France-Culture et France-Inter en tant qu’assistante de production. Elle réalise également de films vidéo, préparant actuellement un court métrage tiré d’une nouvelle de Haruki Murakami. Depuis six ans elle habite dans un village de la Côte Bleue et prend son temps pour écrire (roman, nouvelle, scénario) et faire des photos, vivant enfin pleinement ses passions artistiques.

 

Dans nos maisons, nos bureaux, les lieux où nous vivons, nous sommes entourés d’objets souvenirs auxquels notre œil s’est habitué (...). C’est drôle, ces objets fragiles et pas toujours de très bon goût, qui nous suivent dans nos déplacements, tout au long de notre vie.

Barbara

 

Il y a encore quelques années je ne photographiais pas avec un Polaroïd puisque je ne connaissais pas vraiment les qualités souvent oubliées ou méconnues de cet appareil instantané. J’ai alors opté pour le SX70 puisqu’il a cette capacité de réglage manuel du diaphragme et de la netteté. Cette exposition comme un hommage à la mémoire du Polaroid SX70 et puisque ses pellicules ont cessé définitivement d’être produites en 2007.

Quand je me suis installée dans la région en 2002, j’ai décidé de faire un travail photographique sur les Calanques, ce qui me permettait de les découvrir en même temps que je les photographiais.

Munie de mon SX70, j’ai parcouru, sous un regard exalté, le bord de mer et la garrigue à la recherche de détails, le plus souvent, de cette nature variée et sauvage. Pour m’aider dans cette démarche où je me sentais toujours comme en repérage, je me suis servie, comme autre support thématique, d’une figurine translucide et incandescente : Otto.

Ce second paramètre, en opposition avec la nature, cette forme spectrale à la fois lumineuse et fantomatique, sans identité sociale, qui ne communique qu’avec la forme de son corps, comme une façon subjective de figurer l’invisible et l’exposer dans le monde sensible.

C’est une façon pour moi de relier l’intime et l’universel dans une simple apposition, le temps du cliché, une vision manipulée du réel en somme.

Otto, que j’avais trouvé dans une rue de Paris, et qui m’avait suivi “par hasard” jusque dans mon nouvel espace, allait le temps de cette série, devenir non pas l’objet central de mon travail, mais une espèce de guide et de réceptacle, un objet-tampon qui, tel le buvard au contact d’un liquide, réagit aux éléments qui l’entourent.

Otto, sur chacune des photos devient sensible aux matières, aux lumières et aux formes qui l’entourent et avec lesquels je le place en interaction. Une traque obsessionnelle de ce sujet que je décline en séries, Otto, noyé au milieu de détails naturels obstinément colorés et de ciels toujours bleus.

De ces hasards subjectifs et représentations stylisées, j’ai obtenu une série complète de 40 clichés comme le signe d’une (mon) errance poético-surréaliste, un voyage attentif à la disposition des éléments de la Nature.

Naïma Talbi

 

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